Les articles WELIOM
PROGRAMME ESMS NUMÉRIQUE : LE T0 EST IMMINENT !
Les couloirs de cet immeuble moderne proche de la gare Montparnasse bruissent d’une agitation inhabituelle. On voit plusieurs personnes courir d’un bureau à l’autre. Entre les mains des protagonistes circule un document, témoin passant entre les coureurs d’une équipe de relais. Le document finit sa course sur le bureau de la patronne qui y jette une dernière fois un regard aiguisé.
Dans toutes les régions de France, derrière des parois vitrées ou dans des bureaux austères, des équipes s’agitent autour de paperboards. Réunions masquées – Covid oblige –, mais l’excitation et l’énergie positive sont palpables. C’est sûr, quelque chose va arriver ! Et c’est une bonne nouvelle pour le secteur médico-social. Il s’agit de l’instruction aux ARS annonçant le lancement du programme ESMS numérique. Les protagonistes de ce moment clé sont la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie) et les ARS.
Vous l’aurez compris, il faut prendre tout cela au second degré. Le programme ESMS numérique n’a pas été élaboré en secret dans des bureaux parisiens. Il n’a pas été préparé dans l’urgence et l’improvisation. C’est même tout le contraire : il s’agit d’un travail collectif, à l’image de la feuille de route du numérique en santé. Orchestrée par la Direction des établissements et services médico-sociaux (DESMS) de la CNSA, la conception du plan a débuté à l’automne 2019.
Les grands traits du programme sont maintenant largement connus, car la concertation avec les acteurs de l’écosystème a été intensive à toutes les étapes : éditeurs, fédérations, acteurs institutionnels. ESMS numérique est le fruit d’une construction collective au service d’un objectif majeur pour le secteur : permettre aux établissements et services de rattraper leur retard en « engageant le virage numérique ».
Alors concrètement, le programme ESMS numérique, c’est quoi ?
À très brève échéance, c’est un fonds de 30 millions d’euros, suivi de 600 millions d’euros supplémentaires à partir de début 2022 qui seront investis. Le programme concerne à terme tous les établissements et services du secteur médico-social, même si la première phase, dite « d’amorçage » privilégie les ESMS sous financement total ou partiel de l’assurance maladie. La cible immédiate est de permettre aux ESMS de s’équiper d’un dossier de l’usager informatisé (DUI) interopérable et, pour ceux qui en ont besoin, du matériel informatique requis pour outiller les professionnels.
Un DUI interopérable pour intégrer la logique de parcours
La CNSA a travaillé avec les éditeurs du secteur pour établir un cahier des charges national. Ce cadre exige que les solutions permettent aux ESMS d’utiliser les « services socles » nationaux : ils doivent s’intégrer à la MSSanté, s’interfacer avec le DMP, mais aussi permettre la connexion aux services d’e-prescription et d’e-parcours lorsque ceux-ci sont disponibles. Les éditeurs seront référencés au sein d’un marché national auquel les ESMS souhaitant acquérir ou faire évoluer leur DUI devront se référer.
La mutualisation des projets pour assurer leur réussite
Les ESMS sont très nombreux, et beaucoup d’entre eux sont constitués de quelques établissements ou services. Afin de permettre à ces petites organisations de réussir ces projets complexes, le programme exige qu’ils soient mutualisés pour atteindre une taille critique. Actuellement, les chiffres avancés sont d’une quinzaine d’ESMS regroupant trois organismes gestionnaires.
Comment se préparer et bénéficier du programme ESMS numérique ?
Eh bien, c’est ce que révéleront les prochains épisodes !
lire
lire
lire